En
octobre 1942, au cours des opérations du débarquement américain sur la côte
atlantique marocaine, le sous-marin Français Méduse, traqué puis
endommagé par les forces aéronavales
alliées est échoué, volontairement, au pied des falaises du Cap Blanc. Il y a
60 ans, Pierre Larue, alors adolescent, côtoya l’équipe qui espérait le
renflouer. Récit. LA
CONSTRUCTION Le
sous-marin Méduse, construit au Havre, appartenait à la classe Diane 2. Il fut mis en service en 1932. Long de 64m, large de 6m pour un
poids de 630 tonnes, il était propulsé en surface par deux moteurs diesel de
650 CV. Il pouvait naviguer en complète autonomie sur 4600 km à 13 nœuds. En
plongée, deux moteurs électriques de 550 CV lui permettaient de se déplacer à
une vitesse maximale de 9 nœuds, avec un rayon d’action de 160 km. Pour se
protéger, il pouvait descendre jusqu'à 80 mètres.
01 -
Plan des sous-marins français, type Diane
2, daté de 1930. (Chantiers et ateliers Augustin Normand Le Havre)
02
- Le sous-marin Psyché sister-ship du sous-marin Méduse (Collection
Jean-Jack Marchal)
03
– Bandeau de bonnet de marin embarqué sur le sm Méduse. Son
armement principal se composait de 6 tubes lance torpille de 550 mm, d’un canon
de 75 mm fixé sur le pont devant le kiosque, d’une mitrailleuse de 13.2 mm et
deux de 8 mm. Basé successivement à Brest, puis Oran et enfin Casablanca, l’équipage de ce submersible obéissait depuis le 25 juin 1940 à l’Amiral Darlan du gouvernement de Vichy.
04
- L’équipage du sous-marin Méduse dans
le Port de Casablanca. (Collection Jean-Louis Fichet)
05
– Travail d’entretien, par l’équipage du sous-marin Méduse, dans le Port de Casablanca. (Collection Jean-Louis Fichet)
06
– Le sous-marin Méduse en
patrouille dans les eaux marocaines. (Collection Alain Vasnier)
07 et 08 – A bord du sous-marin Méduse, cérémonie du passage de la ligne dans le Golfe de Guinée. (Collection Alain Vasnier) 09
– Le poste avec couchettes des seconds-maîtres du sous-marin Méduse. (Collection Alain Vasnier) L’OPERATION
TORCH A la fin du mois d’octobre 1942, un corps expéditionnaire américain, composé de 34500 hommes et 250 chars, embarqués à bord d’une centaine de navires, appareilla dans le plus grand secret de différents ports de la côte Est des Etats-Unis. Arrivée le 8 novembre à l’aube en vue des côtes marocaines, l’armada poursuivait un objectif majeur : permettre un débarquement de soldats par péniches, puis d’un matériel considérable et poursuivre la guerre à partir de l’Afrique du Nord, jusqu'à obtenir une capitulation sans condition des puissances de l’Axe. L’impressionnante Western Task Force se déploya de Port-Lyautey à Safi. L’opération Torch commença. Avec son artillerie de marine et son aviation embarquée elle attaqua principalement les batteries de Pont-Blondin et d’El Hank ainsi que la flotte française piégée dans le port de Casablanca. 10
–Un des milliers de tracts en langues française au recto et marocaine au verso,
largués par avion au-dessus de Casablanca, la veille du débarquement américain
en Afrique du Nord. (Collection André Bargibant) Le
lieutenant de vaisseau Roy commandait la dernière mission du sous-marin Méduse, assisté des trois officiers,
les enseignes de vaisseau Dischamps,
Salmon et Hautière ; 38 marins complétaient le dernier équipage. DAVID
CONTRE GOLIATH Le sous-marin Méduse, appareilla à 5h50 sur ordre. Il se positionna au large du port de Casablanca en immersion périscopique pour attendre l’arrivée de l’escadre « ennemie ». Une cible de choix se présenta : l’imposant cuirassé USS Massachusetts. Comme dans un remake de David contre Goliath, le petit sous-marin bénéficiait seulement de l’effet de surprise. Il prit une route d’attaque et se positionna à 3800 mètres de sa cible. A 10h12, il lança successivement quatre torpilles sans faire mouche. Immédiatement pris en chasse et grenadé par les destroyers, il se déroba en plongeant à 25 mètres. Le commandant décida de faire surface pour revenir dans l’avant-port de Casablanca vers 13h20. Deux groupes de trois chasseurs catapultés d’un porte-avions en profitèrent pour frapper et endommager gravement le submersible. Les ballasts arrière crevés par les rafales de mitrailleuses de 12.7 diminuaient considérablement la mobilité du navire. Trois marins furent blessés sur le pont : L’EV Salmon touché au ventre et à la cuisse et les QM Fichet, poignet brisé, et Quemard, biceps gauche arraché. Pendant 36 heures, le LV Roy tenta de sauver son bateau et s’approcha du Cap Cantin. L’officier en second Jean Dischamps et deux marins prirent place à bord d’un canot pour essayer de reconnaître la côte afin d’aborder. En raison de la forte houle de fond, l’ordre fut donné aux hommes de l’embarcation de rejoindre le port de Safi à la rame. Ils furent capturés et internés par les soldats Américains occupant la ville.
11
- Patrouille du sous-marin Méduse au
large de Casablanca. (Collection Alain Vasnier) 13
- Sillage du sous-marin Méduse en
patrouille au large de Casablanca. (Collection Alain Vasnier) L’AGONIE Devenu presque ingouvernable avec une faible pression d’air et le peu d’électricité disponible, le navire aux abois se dirigea en surface vers Mazagan (aujourd’hui El Jadida). Le 11 novembre, pour éviter de couler au dessus de grands fonds et risquer la vie de ses hommes, le commandant décida de saborder son bâtiment en l’échouant volontairement contre les falaises du Cap Blanc (aujourd’hui Jorf Lasfar).
14
– Le sous-marin Méduse, photographié
peu de temps après son sabordage contre les falaises du Cap Blanc. (Collection
Alain Vasnier)
16
– Situation géographique de l’échouage du sous-marin Méduse. 17 – Point de vue (Google Earth)
18
– Position simulée de l'épave aujourd'hui. (Photo JP Guilabert)
18bis
– Verticale de la poupe de l'épave. (Photo Pierre Larue et montage-photo JP Guilabert)
Le
dernier homme sorti, toutes les ouvertures furent libérées pour couler le
bâtiment. Les hommes nagèrent jusqu’au rivage. Ils furent secourus dans un
premier temps par l’aubergiste du Cap Blanc, Monsieur Tabone. Les blessés, restés à bord sans soins depuis
l’attaque du 8 novembre, furent évacués vers l’hôpital de Mazagan distant de 17
km. Le
24 avril 1943, le conseil de guerre de Casablanca félicita le commandant et son
équipage pour avoir fait plus que leur devoir. Le sous-marin Méduse, les
officiers, cinq officiers mariniers et quartiers-maîtres reçurent la Croix de
guerre avec palmes. Le reste de l’équipage fut décoré de la Croix de guerre. 15
– Réponse par le Secrétariat d’Etat à la Marine, à la famille Vasnier, sur la
situation physique du quartier-maître Guy Vasnier embarqué sur le sous-marin Méduse, après le combat contre l’US
Navy. (Collection Alain Vasnier) LOURD
BILAN Au
total, le bilan de ces 3 jours de combat fit 1825 morts et 2717 blessés.170 de
nos aéronefs et la totalité de nos navires furent détruits, dont l’un des
fleurons de notre Marine nationale : le cuirassé de 33000 tonnes Jean Bart. Sept autres
sous-marins : Sidi Ferruch, Conquérant, Sybille, Psyché, Oréade,
Amphitrite et Tonnant partis de Casablanca le 8 novembre, sont morts
au Champ d’Honneur et avec eux 247 sous-mariniers tués et 265 blessés au cours des combats des 8, 9 et
10 novembre. RENFLOUEZ
LE SM MEDUSE ! Le
18 novembre 1942, le H.M.S TTY 768 se rendit au Cap Blanc pour
tenter de sauver le sous-marin Méduse. Un scaphandrier s’immergea pour
fermer les prises d’eau et les panneaux. Cette première tentative de
renflouement échoua. En
1947, une entreprise civile obtint auprès des Domaines une concession de 10
ans, pour le ferrailler. Trois tentatives échouèrent et l’entreprise fit
faillite. Eté
1956, Lucien Marchal entrepreneur tangérois, racheta la concession. Il recruta une équipe composée de
deux scaphandriers, Jules Manganelli, Lucien Mazella et deux maneuvres. Pendant
deux mois, il organisa un bivouac à terre. Lorsque la météo le permettait, les
plongeurs se rendaient sur l’épave à bord de deux gros canots pneumatiques
achetés lors de la vente de saisie. Le sous-marin gisait posé bien droit sur la
pente rocheuse, la base de l’étrave à trois mètres de profondeur, les deux
hélices à quinze. Aux grandes marées basses d’équinoxes, le kiosque, le
périscope, le canon et le coupe-filet
émergeaient franchement. Depuis 14 ans les laminaires colonisaient la
coque. L’essentiel du travail sous-marin consista à les enlever puis obturer
les nombreux trous apparents. Eté 1957, Lucien Marchal acheta aux surplus de la marine britannique à Gibraltar, un garde-côte en bois de 23m, doublé de métal, propulsé par deux moteurs diesel de 160 CV : le Lascia Corre, « Laisse Courir » en langue corse. Il le modifiera pour la seconde campagne prévue pour deux mois au départ de Tanger. L’équipage se composait du patron et de son fils Jean-Jack âgé de 20 ans, du même binôme de plongeurs, deux manœuvres et un cuisinier.
22
- L’équipage de la canonnière Lascia Corre le jour de l’appareillage du
port de Tanger. De gauche à droite : Jean-Jack Marchal, Jules Manganelli,
Lucien Marchal, et Lucien Mazella. (Collection Jean-Jack Marchal) 42
et 43 – Coupures de presse du quotidien La
Vigie Marocaine en 1957. (Doc Jules Manganelli) J’avais
14 ans à l’époque et je découvrais avec passion le monde sous-marin. Mes
parents, boulangers à Mazagan, approvisionnaient l’équipage. Mon père réussit à
convaincre Lucien Marchal de m’accepter à bord du Lascia Corre. A ma
grande joie, j’embarquai pour une expérience inoubliable d’une semaine.
19 et 20 - Le sm Méduse à l’étale d’une marée basse d’équinoxe. Les périscopes, le canon de 75mm et le coupe-filet émergent franchement. (Photo 19 JP Guilabert, photo 20 Jean-Jack Marchal) 21
- Le kiosque et le coupe filet du sm Méduse
vus de la canonnière Lascia Corre. (Photo Pierre Larue) 23 - La canonnière Lascia Corre mouillée sur site, vue du haut de la falaise du Cap Blanc, Jorf Lasfar aujourd'hui. (Collection Pierre Larue) 24
- La canonnière Lascia Corre
mouillée près du kiosque du sm Méduse.
(Collection Pierre Larue) L’évacuation progressive par aspiration
de 220 m3 de sédiments dans les compartiments terminée, les deux
plongeurs se relayaient, détendeur sanglé au dos, en respirant l’air comprimé à
partir d’un narguilé. Ils pénétraient profondément à l’intérieur de la coque
pour positionner, à tâtons, un long tuyau relié à un compresseur contrôlé à
bord du navire. L’air pulsé chassait l’eau du compartiment choisi.
Progressivement allégé, le sous-marin sous la puissante houle du large,
commençait à osciller sur son axe. Malheureusement, les parois corrodées se
déchiraient les unes après les autres, libérant d’énormes panaches de bulles.
25
- Jules Manganelli, vêtu d’un lainage recouvert par une combinaison Pirelli et équipé d’un narguilé,
se prépare à plonger à l’intérieur du sous-marin. (Photo Pierre Larue) 27
- Mise à l’eau de Lucien Mazella, un des deux plongeurs, par l’échelle de
perroquet de la canonnière Lascia
Corre. (Photo Jean-Jack Marchal)
L’opération fut un échec. Seule satisfaction, la récupération par les plongeurs d’une importante quantité d’objets : des lingots de plomb de forme cubique, de la vaisselle de bord dont une soupière en argent provenant du carré officiers, des bouteilles de vins fins encore buvables, des appareils de sauvetage de type Davis, un sabre d’apparat etc. Les plus belles pièces emblématiques du submersible furent une plaque ronde en bronze représentant une tête de méduse comme un bas-relief de style grec avec une chevelure composée de serpents et la cloche du sous-marin marquée d’une ancre, fixée sur la paroi arrière du kiosque.
39
- Jean-Jack Marchal, aujourd’hui résident à Antibes est le propriétaire de la
plaque et de la cloche du sous-marin Méduse. Ces deux pièces
emblématiques de l’épave, furent acquises par son père Lucien Marchal,
lors de la reprise de la concession. (Collection Jean-Jack Marchal) 40
- Plaque en bronze du sous-marin Méduse
représentant une tête de méduse grecque. (Photo Jean-Jack Marchal) Eté
1958, La concession arrivait à son terme. Jules Manganelli seul plongeur, avec
une équipe réduite bivouaquant à terre, tentait l’opération de la dernière
chance. Il espérait élinguer le submersible par l’arrière pour le faire glisser
sur le fond plat au moyen de câbles enroulés par de puissants treuils fixés à
terre jusqu’à l’échouer pour le ferrailler sur le rivage. Finalement, le sous-marin Méduse ne bougera plus de son tombeau,
au pied des falaises du Cap Blanc.
Jean
Gonzales, pionnier de la plongée mazaganaise, réussit à restaurer complètement
un des Davis récupéré. Cet
appareil respiratoire d’origine anglaise, faisait partie de
l’équipement agréé pour le sauvetage par évacuation vers la surface des
sous-mariniers. Ce scaphandre à circuit
fermé, ancêtre des recycleurs actuels, permettait de respirer de l’oxygène pur
en circuit fermé. Son neveu Jean-Pierre Guilabert et moi-même l’avions testé
dans un fût de 200 litres d’eau, avant de nous lancer dans le grand océan,
fascinés par les exploits du célèbre plongeur Autrichien Hans Hass, utilisateur
avant la guerre d’un Dräger, appareil similaire fabriqué en Allemagne.
Il appréciait son autonomie et sa discrétion
pour les prises de vues sous-marines. Nous imaginions faire aussi bien
pour capturer les poissons ! 34
- Pierre Larue, aujourd’hui résident à Nouméa, possède toujours la tasse et la
soucoupe du carré officiers du sous-marin Méduse, données par Jules
Manganelli. (Photo Vincent Girardot) Sans aucun mode d’emploi, nous savions seulement qu’il nous fallait remplir la cartouche de granulés de chaux sodée pour permettre le recyclage de l’oxygène expiré par élimination du gaz carbonique. Pour nous, la difficulté majeure d’utilisation résidait dans le subtil dosage du volume d’O2 injecté manuellement dans l’enveloppe du plastron, en ouvrant et fermant la robinetterie de la bouteille. Par empirisme, nous découvrions l’obligation de nous lester généreusement pour compenser une excessive flottabilité. Après une remontée catastrophe pour l’un et un début d’évanouissement pour l’autre nous mettions définitivement fin à une carrière de plongeurs d’essais. Nous avions échappé au pire !
36 - En 1958, Jean-Pierre Guilabert se prépare à plonger dans la lagune de Sidi
Moussa au sud du Cap Blanc équipé de l’appareil respiratoire Davis reconditionné
après sa récupération à l’intérieur du sm Méduse.
(Photo Jean Gonzales)
38bis
- Ce même type d'isolateur d’antenne radio sur un sous-marin français. (Photo Marine Nationale) MANGA, UNE FIGURE DE LA
PLONGEE SUBAQUATIQUE En
1958, Jules Manganelli, major de la promotion Flavien Borelli, obtient
brillamment son brevet de moniteur national de plongée. Il s’installe
définitivement en France et devient rapidement une figure majeure de la plongée
subaquatique de notre pays. « Manga » pour les intimes, cumulait les
casquettes ! Fondateur avec Yves Girault du club de plongée L’Exploration sous-marine Marseille-Cassis,
fut souvent sollicité avec succès pour la recherche de plongeurs disparus. Il
n’épargnait pas ses efforts et son temps pour diriger des travaux sous-marins
comme ceux de la mise en service d’un pipe line de 12 km, reliant le port
pétrolier de Lavera à la raffinerie de Shell Berre. Il intervint comme chef
plongeur sur différents chantiers archéologiques comme en 1968, sur l’épave
antique de la Madrague de Giens à bord
de l’Ataga, son navire et
assisté de l’Archéonaute, navire de la DRASM. J’eus la joie de le
revoir en 1961 et de plonger en sa compagnie sur le site mythique du Grand
Congloué. Je l’ai suivi sur une épave romaine pleine d’amphores, qu’il venait de découvrir dans la baie de
Cassis. Devenu Instructeur National de plongée subaquatique en janvier 1978,
précurseur des cursus de formation plongée et Instructeur-chef à Niolon, il
termina sa carrière au Comité directeur de la Fédération Française d’Etudes et
Sports Sous-Marins (FFESSM). En 1969, il céda son club rebaptisé Centre Cassidain de plongée à
l’Instructeur national Jean-Claude Cayol, découvreur passionné de nombreux
sites sous-marins des calanques et îles entre Marseille et La Ciotat. Henri
Cosquer, inventeur de la célèbre grotte aux peintures rupestres de Sormiou
reprit le centre en 1980. « Manga » décéda en mars 2003. La FFESSM donna son nom
à la promotion de moniteurs nationaux de l’année suivante. EPILOGUE
Dès
sa mise en ligne sur le site www.eljadida.ma,
cette histoire a immédiatement
intéressé les internautes. Jean-Louis
Maurette, résident à Quimperlé, passionné par les épaves en général et les
sous-marins en particulier, me contacte. Responsable de l’association L’Expédition Scyllias, créée en 1995, regroupant des férus d'histoire et
d'archéologie sous-marine contemporaine, il souhaite organiser une expédition
en partenariat avec des plongeurs locaux, pour visiter le sous-marin Méduse, et y faire uniquement des images
sous-marines. Une ONG marocaine d’utilité publique intervenant dans les
domaines de la réflexion économique et de l’action socioculturelle s’est
rapidement imposée comme la meilleure structure pour mener à bien cette
opération franco-marocaine. Une équipe de Jdidis motivés entreprend les démarches pour obtenir les
autorisations nécessaires auprès des autorités compétentes. Elle prépare la
logistique de plongée et l’accueil des participants. Parallèlement à la visite
de l’épave, elle prévoit le volet culturel en préparant l’organisation
d’une table ronde et d’une exposition pour présenter au public d’El Jadida le
débarquement des forces armées américaines en Afrique du Nord et l’histoire du
sous-marin Méduse. Une initiation à
la plongée subaquatique pour les jeunes du Club Nautique d’El Jadida et une
séance de prévention des accidents de plongée destinée aux récolteurs d’algues
rouges clôtureraient le séjour prévu pour la première semaine d’août
2008. Un mois avant le départ, L’Opération Méduse est annulée, les autorités de la ville refusent de délivrer les autorisations de
prises de vues sous-marines pour des raisons de sécurité, sans autres
explications ! - Représentation de l’épave du
sous-marin Méduse dans les années cinquante (Tableau William Larue) Rappelons
qu’en application du principe établi par le droit international selon lequel
toute épave de bâtiment appartenant à un Etat devient sa propriété
imprescriptible, quelle que soit sa position géographique, le sous-marin Méduse,
gisant dans les eaux territoriales marocaines, appartient donc toujours à la
France. Les
tempêtes, la rouille et les éboulements de la falaise ont métamorphosé cette
coque jadis élégamment fuselée. Depuis 70 ans, l’océan s’évertue à effacer
inexorablement ce témoin de l’Histoire.
Pierre Larue |